Don de la veste de déporté de Régis Edmond DESPORT

Régis Desport est résistant du réseau « Mithridate » dans la région de Bordeaux dès 1943. Il est arrêté par la Gestapo sur dénonciation le 20 novembre 1943. Déporté à Buchenwald le 29 janvier 1944 il est ensuite transféré dans un camp satellite au kommando de Schönebeck dans une usine aéronautique Junker. Il est ceux qui sont évacués les premiers du camp dès le 11 avril 1945, il réussit à s’évader, habillé de sa veste portant le triangle rouge des déportés politiques. Et le 10 mai 1945 il arrive en gare de Bordeaux.
Son fils fait don de sa veste au Musée et celle-ci est actuellement exposée au milieu de l’exposition consacrée à Georges Angéli, déporté résistant photographe clandestin à Buchenwald.

Régis Desport après la Libération du camp

Régis Edmond Desport
Résistant déporté
Chevalier de la Légion d’honneur
né le 12 septembre 1904 à Fronsac 33126
décédé le 23 janvier 1985 à Mérignac 33700
marié à Germaine Lafitte
père de 3 enfants : Georges(1930), Yves(1939), Guy(1942)

Au moment de la guerre il habite à Mérignac 42 rue de Bordeaux et travaille comme chaudronnier à Bordeaux dans un arsenal de l’armée de l’air, l’A.I.A. (atelier industriel de l’aéronautique).

Dans la résistance il a le grade de sous-lieutenant, il appartient au réseau « Alouette », sous-réseau du réseau « Mithridate » son rôle consiste, entre autres choses, à aider des gens à rejoindre l’Espagne.
Arrêté par la Gestapo, sur dénonciation, le 20 novembre 1943 à l’âge de 39 ans (rue Elie Gintrac à Bordeaux), il est interné à Bordeaux au Fort du Hâ (cellule 128 matricule 9236) comme prisonnier politique.
Après quelques jours d’interrogatoires musclés – on lui a éclaté un pouce – il est dirigé vers le centre de regroupement de Compiègne d’où il partira le 27 janvier 1944 pour le camp de Buchenwald où il arrivera le 29 janvier ; le récit du convoi sera fait dans « Le Grand Voyage » par l’écrivain espagnol Jorge Semprun qui en faisait partie.
A Buchenwald il a le matricule n°44855, il porte aussi le triangle rouge des déportés politiques avec la lettre F des français. Il semblerait qu’il ne soit resté que peu de temps dans le camp avant d’être détaché au kommando de Schönebeck près de Magdeburg (peut-être après un passage à Dora comme le laisse supposer le Livre Mémorial des Déportés de France). Son affectation au camp de Schönebeck est due au fait qu’il est ouvrier qualifié et travaillait dans l’aéronautique ; il va donc travailler dans les ateliers des usines d’aéronautique Junker.
Pendant sa déportation, il se lie d’amitié avec Lucien Ducros, marchand de cycles près de la cathédrale de Bordeaux (aujourd’hui place Jean Moulin). Par l’intermédiaire de la Croix Rouge, il a échangé quelques lettres (en allemand dans les deux sens) et pu recevoir quelques colis.
L’évacuation du camp débute le 11 avril 1945, il est de ceux qui partent les premiers. Pendant la marche vers Sachsenhausen, il réussit à s’évader le 13 avril en compagnie de Lucien Ducros et de quelques autres ; ils pourront rejoindre les lignes américaines, probablement près du village de Godnitz.
Le 10 mai 1945 il arrive à la gare de Bordeaux.

Le fils de Régis Desports remet la veste de déporté de son père au Musée lors de la journée d’ouverture 1er mai 2017

Un exemplaire, le N°1640, du « Livre d’or de la France combattante et résistante » a été spécialement imprimé pour Edmond DESPORT.
Sur le commando de Schönbeck, on pourra lire le livre de Marcel LORIN : « Schönbeck un kommando de Buchenwald » édité par l’Amicale des anciens déportés de Schönbeck – Mülhausen – Buchenwald.