Version du Sous-Préfet Marcel WILTZER : l’effroyable explosion n’aura pas lieu

Adresse du Sous-Préfet Pierre- Marcel WILTZER aux Châtelleraudais au sujet du sauvetage du pont Henri IV et d’une partie de la ville le 1° septembre 1944.

Les Autorités d’Occupation avaient ordonné la destruction de la ville et de la Manufacture.

LA LIBERATION DE CHATELLERAULT
l’effroyable explosion n’aura pas lieu …

Voici ce qu’écrivait le Sous-préfet au lendemain des évènements :

APRES 48 HEURES D’ANGOISSE …

« Après 48 heures d’angoisse terrible, vous avez retrouvé le calme et la confiance. Vous sentez que vous avez échappé à un effroyable sinistre, dont les conséquences n’ont peut-être même pas été entièrement mesurées.
La disparition d’un monument historique qui fait, à juste titre votre fierté, la destruction d’une grande partie de la cité, la ruine de vos foyers avec la perte de vos biens personnels. L’angoisse d’un quart d’heure d’indescriptible attente entre la sonnerie du tocsin et l’épouvantable explosion. L’arrêt pour une période de plusieurs années, de la vie économique de la cité, tout le quartier commerçant de la ville, se trouvant, y compris la Manufacture, dans la zone sinistrée. Sans doute avons-nous fait dès mercredi soir, en compagnie de M. Petit, adjoint au maire et de mon secrétaire en chef, les démarches qui s’imposaient, mais dont hélas, le seul résultat fut le préavis susceptible d’être donné à la population avant l’effroyable explosion.
Il faut que vous sachiez, que si tant de malheurs ont pu être évités, c’est que le 31 Août à l’aube, M. Le Commissaire de police m’a signalé le passage fortuit sur le Boulevard Blossac, d’un officier supérieur allemand.

…C’EST L’ETINCELLE

C’est l’étincelle, dont, en plus de vingt heures de lutte ininterrompue, de démarches désespérées…j’ai pu, non sans péril, faire jaillir la grande décision : vendredi matin 1° septembre 1944 à 5 heures, le pont Henri IV et le pont Neuf étaient sauvés, la ville avait échappé au désastre.

AVEC DES EXCUSES

Je m’excuse auprès des personnalités de la cité, de n’avoir pu les associer à ces démarches hormis M Le Commissaire de Police, dont j’ai emprunté la voiture, conduite par le brigadier chef Crocq. Un seul instant perdu aurait compromis tout espoir…

Je compte sur l’union de tous, sur votre calme, sur votre fidélité, sur votre discipline, comme vous pouvez compter sur mon dévouement. Vive Châtellerault . Vive la France ».

CONCLUSION et QUESTIONS POUR L’HISTOIRE

compléments sur les menaces : lesquelles et pourquoi ?
– le souci de la communication avec l’opinion publique
– relations réelles avec « les personnalités de la cité » : le maire ? Les F.F.I ?
– lyrisme gaullien