Les jeunes dans la Résistance

Nous assimilons dans cette catégorie, les jeunes dont l’âge moyen pendant l’occupation se situait autour de vingt ans. A la libération dans notre région, ils constituaient environ 1/3 des maquis.

Ils n’avaient aucune formation militaire et la plupart n’avaient jamais manié une arme. Quelques uns avaient fait des études et d’autres une modeste formation professionnelle qui leur permettait d’occuper un petit emploi pour subvenir à leurs besoins en attendant des jours meilleurs. Mais le 4 septembre 1942, une loi va instituer la réquisition de la main-d’œuvre française pour les besoin du Reich ; elle sera complétée en février 1943 par la création du « Service du Travail Obligatoire » (S.T.O.) pour les jeunes de plus de 18 ans. Beaucoup de nos jeunes sont convoqués et devant les conséquences en cas de refus, la plupart partiront. Pourtant, après une permission, une partie se « planquera » dans une ferme ou dans des groupes isolés. Ils deviennent alors des réfractaires donc des « hors la loi ». Pour échapper aux recherches ceux qui le peuvent échangent une aide matérielle pour un hébergement sommaire et la nourriture chez des hôtes qui en prennent le risque. Certains secteurs ont été accueillants pour ces jeunes mais beaucoup avaient des difficultés à trouver cette solution et durent se diriger vers les groupes en constitution (futurs maquis), dans la nature, en attendant le départ pour les actions dans la résistance, généralement après le 10 juin 1944.
Malgré leur manque de formation militaire, ces jeunes ont constitué un apport appréciable dans la constitution des groupes où, en contact avec les plus âgés, ils purent apporter leur contribution et retrouver dans cette lutte une espérance de liberté et d’avenir. Leurs engagements furent généralement courageux et généreux mais aussi parfois risqués du fait d’un manque d’expérience qui pouvait leur coûter la vie , leur jeunesse et leur avenir.
A ces jeunes de vingt ans en 1944 nous leur devons encore la reconnaissance de leur engagement et aussi de leur fidélité à cet esprit de la résistance car certains, même à l’approche des 90 ans, animent toujours nos associations d’anciens Résistants et Maquisards pour la conservation de la mémoire de ces évènements et la considération pérenne que nous devons à ces combattants volontaires.

                         Texte de Jacques Rigaud
                         Ancien du maquis D2 Bayard du secteur Vienne-Sud

Sources :
– Historique des unités combattantes de la Résistance du ministère de la défense
– Documentation des associations Résistance de Vienne-Sud
– Livre : « La Vienne dans la guerre » de Roger Picard
– Souvenirs et documentation de l’auteur