Le Maquis Baptiste

Le maquis Baptiste a été créé le 1er janvier 1944. A l’origine de sa création un noyau de patriotes : Pierre Blanchier, Jean Arnault, Louis Rocher, Maurice Lessous, Raoul Gaschard, Paul Magnon, Marcel Boutet et Victor Salmonie.

Raymond Creste

Entretien avec Jean Brossard, Raymond Creste et Louis Lognon.
Anciens du groupe Baptiste

Le maquis Baptiste a été créé le 1er janvier 1944. A l’origine de sa création un noyau de patriotes : Pierre Blanchier agent d’assurances « lieutenant Baptiste », Jean Arnault instituteur qui mourra en déportation au camp de Mauthausen, Louis Rocher, ébéniste, Maurice Lessous, ébéniste, Raoul Gaschard, négociant en grains, Paul Magnon, quincaillier, Marcel Boutet, Victor Salmonie.
Par la suite, le groupe Baptiste a été divisé en sections . Section « Le Tombeur » responsable : Louis Rocher pseudo « Le tombeur ». Section « Dony » responsable : Denis Moreau pseudo :« Dony ». Section « Michel » responsable Jean Marcel Arland pseudo « Michel ». Section « Legrand » responsable : pseudo « Legrand ».
Le groupe Baptiste faisait partie du groupement GILLES ( commandant Ferron), lui-même sous les ordres du colonel Bernard commandant les FFI de la Vienne.

1944 : Des faits.
Un premier parachutage a lieu le 4 juin sur le terrain homologué « Pic vert » lieu-dit de la commune de Lauthiers.
Le 6 juin les premiers éléments du groupe Baptiste s’installent dans la garenne de Fleix, zone boisée en bordure de la route départementale 64 allant de Chauvigny à Leignes.
Le 4 juillet, le groupe maintenant fort d’une quarantaine de maquisards décroche dans l’Indre avec celui du commandant Gilles afin d’éviter l’attaque ennemie centrée sur Isse.

L’attaque de Bélâbre :
Le 7 juillet le groupe Baptiste découvre la ferme des « Descends » en bordure de la forêt de la Luzeraise à 10 km de Bélâbre alors que le groupement Gilles s’installe à la ferme du « Terrier Porcher ».C’est à 10h, ce matin du 10 juillet que les maquisards de la ferme du Terrier Porcher sont attaqués. L’accrochage au sud des Descends tourne au désastre, étant donnée la disproportion des forces en présence : une centaine de FFI, non formés au combat, contre des Allemands bien supérieurs en nombre et disposant de mitrailleuses lourdes. Les FFI subissent de lourdes pertes dont 14 du groupe Baptiste. Ceux qui ne sont pas tués au combat, soit blessés, soit prisonniers seront exécutés immédiatement ou dans la journée. Les habitants de Bélâbre réquisitionnés par les Allemands les mettront dans une fosse commune le lendemain.
Le groupe se reconstitue. Le 15 juillet un message personnel : « Garçon une Marie Brizard » annonce un deuxième parachutage d’armes légères et mitrailleuses Brent. Les coups de mains se multiplient.
Le 10 août, attaque d’un convoi ennemi au lieu dit « Le Pontereau » près de Chauvigny. Le 19, 10 Allemands de la musique militaire d’Angoulême sont capturés sur la place de Chauvigny. Les autorités allemandes menacent alors le maire M. Toulat de représailles sur la population chauvinoise. Cependant il est décidé de couper le pont sur la Vienne pour ralentir la progression d’une troupe allemande renforcée d’Hindous et de Russes.
Le 25 août à 16h30, le pont est miné, une arche s’effondre, entraînant dans sa chute le capitaine Baptiste. Les Allemands traversent la Vienne par le pont de chemin de fer et en bateaux pneumatiques. De nombreuses exactions sont commises par les Allemands. Dans la nuit du 27 au 28 août 1944 ils quittent Chauvigny laissant derrière eux des victimes fusillées, FFI et otages.
A la libération, le groupe Baptiste est homologué. L’historique des unités combattantes de la résistance fait état d’un groupe de 226 hommes dont 8 officiers, 26 sous officiers. 16 sont morts au combat, 1 a été fusillé, 1 est mort accidentellement

Rédigé par Louis-Charles Morillon

Sources :
– Témoignages oraux enregistrés de : Jean Brossard, Raymond Creste, Louis Lognon (anciens du groupe Baptiste.)
– Archives du groupe Baptiste (documents et photographies) remerciements à l’épouse de Denis Moreau.
« 10 juillet 1944 » par Jacques Blanchard.
« L’été tragique » par Jacques Toulat maire de Chauvigny.
– Articles de Centre Presse.
– Historique des unités combattantes de la résistance.