L’Abbé André Tété

Aumonier du maquis, vice-doyen des maquisards André Têté, né le 10 juin 1899 à Niort est prêtre

Abbé André Tété

il
fut aumônier capitaine des maquis de la Vienne sud puis des unités du Front de
l’Atlantique, il est Chevalier de la Légion d’Honneur, officier de l’ordre national
du mérite médaillé de la Résistance, Croix de Guerre 39-45 et Croix du Combattant
volontaire 39-45. A 95 ans et 3 mois, le Père André Têté, qui est le vice-doyen
des Maquisards de la Vienne, conserve une mémoire intacte et vigilante des événements
d’il y a 50 ans. Son plus grand regret est que son état de santé ne lui a pas
permis de se trouver le 5 septembre auprès de ses camarades pour assister aux
cérémonies anniversaire de la Libération. L’intrépide combattant de la Résistance
dont l’ardente et puissante personnalité en embarrassa plus d’un, conserve la
même foi vivante et communicative, malgré son grand âge. L’intelligence digne,
l’esprit mordant et provocateur alliés à une mémoire particulièrement fidèle,
ne sont pas touchés par l’accumulation des années, qui ont blanchi ses cheveux
et sa barbe légendaires. La générosité du coeur est bien présente. Elle jaillit
au travers de cette phrase simple : « J’aurais voulu donner davantage aux autres
! Le nazisme a été l’expression d’un paganisme germaniste et la Résistance un
combat de la civilisation contre son horreur sauvage ». Le Père Têté, qui fut toute
sa vie un écorché vif, n’a pas oublié le temps où il parcourait à pied ou à bicyclette
les routes de la Vienne, de la Haute-Vienne, des Deux-Sèvres pour y remplir des
missions délicates n’hésitant pas à mettre sa vie en péril. Il fabriquait de faux
actes de baptêmes pour sauver des Juifs, transportait les messages d’un responsable
de la Résistance à un autre et n’oubliait jamais d’alerter ses ouailles sur la
nécessité de la Résistance. Jusqu’au moment où il apparut qu’il valait mieux qu’il
rejoigne le Maquis. C’est alors qu’il y gagna le nom de « curé rouge ». On ignorait
sans doute que depuis 1943 il avait oeuvré pour la France dont il dit : « qu’en
définitive elle n’est pas un absolu. Que si on la considère comme telle, cela
équivaut à suicider Dieu et à recrucifier Jésus Christ qui, eux, sont absolus ».
A propos de la célébration du cinquantenaire de la Libération, il a pour nous,
écrit ces lignes : « Les célébrations sont des offices de mémoire, elles ressuscitent
un passé sans oubli. Le danger mais aussi l’audace, le courage et tout ce qui
fut vécu demeurent la récompense de ceux qui ont vu un même ciel avec les étoiles
de leurs espérances… » Le curé de choc, le combattant du Maquis, celui qui assista
tant de ceux qui allaient mourir en leur apportant sa foi et sa présence, livre
son message : « c’est merveilleux la vie ! On est vivant avec la foi ; avec elle
nous ne sommes pas des morts prématurés ».