L’Organisation Civile et Militaire dans la Vienne (O.C.M.) – Commandant Musso

L’O.C.M. dans la Vienne : Commandant Musso

Carte

En août 1940, le capitaine Jean Musso refusant de servir le gouvernement de Vichy se fait mettre en congé d’armistice. Il cherche une liaison avec Londres et franchit dès le 4 novembre la ligne de démarcation pour se rendre à Poitiers. Il réussit à constituer un noyau de patriotes d’origines sociales très diverses tels le doyen de la faculté des lettres Carré ou le recteur Hubert.
En 1941 et 1942, un service de renseignements et de faux papiers (cartes d’identité, fiches de démobilisation) est constitué. Le 1er juillet 1942, le capitaine Musso devient chef du réseau « Centurie » pour le secteur de la Vienne et en 1943, il est chef de l’O.C.M. (Organisation Civile et Militaire) pour la Vienne.
Le 1er avril 1943, il confie l’organisation du secteur nord au capitaine Wald et le secteur sud au capitaine Kraffe. La recherche de résistants et de terrains de parachutages permet d’équiper huit terrains notamment à Savigny-l’Evescault, Mignaloux, Quinçay, Charroux et l’Isle-Jourdain.

A Civray, un groupe se forme sous l’impulsion de Georges Bonneau, négociant en bois, et René Baillargeon.
Le 13 juillet 1943, ces deux hommes, rejoints par Marcel Bourdet, Albert Suire, Gaston Bourdin, Henri Savignat et Roger Dupré, réceptionnent un premier parachutage d’armes à Bernessac près de Charroux. Ces armes seront dissimulées dans la scierie de Georges Bonneau et ensuite dans la ferme de Marcel Provost à Lendraudière de Saint-Gaudent.
Le 14 août 1943, Georges Bonneau et René Baillargeon sont arrêtés. René Baillargeon meurt sous la torture à la prison de la « Pierre Levée » à Poitiers. Georges Bonneau est déporté. Le 17 août 1943, la gestapo revient à Civray. Seul Marcel Provost est arrêté et déporté, les autres membres réussissant à s’enfuir.

A Savigny-l’Evescault, Fernand Barbotin est chargé de constituer un groupe formé notamment de Roger Jolly, Raymond Boulay, Fernand Vivion et Alphonse Audebert. Les poitevins Paul Grangeneuve et Pierre Barrat renforcent ce groupe. Un terrain isolé et entouré de bois est homologué à Tenaigre proche de Tercé et Fleuré. Un message personnel « Nous irons boire un verre ce soir chez nos amis » est capté dans la nuit du 12 au 13 février 1943. Un seul avion largue six containers. Dans la nuit du 10 au 11 juillet 1943, un autre parachutage d’armes, mitraillettes Sten, et matériel est à nouveau réceptionné. Pierre Barrat, garagiste, fournit le véhicule et emmène Paul Grangeneuve jusqu’à Tenaigre. Les armes sont transportées par François Barrat, le frère de Pierre, et cachées au Grand Souby (voir carte).

L’O.C.M. reçut d’autres parachutages à Quinçay.

Le réseau décapité

Mais à partir de juillet 1943, les polices allemandes et françaises surveillent étroitement les membres de l’O.C.M..
Le 9 août 1943, le capitaine Musso est arrêté. Il est déporté au camp du Struthof, puis à Dachau et délivré en avril 1945. Le 14 août 1943, cinq des responsables du groupe de Savigny-l’Evescault sont à leur tour arrêtés. Quatre d’entre eux meurent en déportation : Fernand Vion et Raymond Boulay à Buchenwald, Fernand Barbotin et Roger Jolly à Mauthausen. Seul Alphonse Audebert reviendra du camp de Buchenwald le 30 avril

Rédigé par Louis-Charles Morillon

Sources : Historique des unités combattantes de la Résistance (Ministère des Armées)
Savigny-l’Evescault sous l’occupation (Geneviève Bouhet – Anne Venisse)