Les Compagnons de la Libération

Cet article présente l’identité et les actions des 4 Compagnons de la Libération du département de la Vienne.

Le département de la Vienne compte quatre Compagnons de la Libération :

– Le Docteur Paul GUILLON, Compagnon de la Libération le 2 juin 1943. Médecin du BK2 parti du Cameroun en 1940, pour rejoindre la France Libre, à pied à travers la forêt tropicale. Il rejoignit le Cameroun britannique, puis rallia les Forces Françaises Libres (F.F.L.) de Leclerc et Koenig. Il fut l’un des 3 médecins de Bir-Hakeim et accomplit toutes les campagnes,de1940 à la victoire de 1945. Revenu à la vie civile, il ouvrit un cabinet à Poitiers et devint ensuite député de la Vienne. Il est enterré au cimetière de Chilvert à Poitiers.

– Renaud de CORTA, Compagnon de la Libération le 3 juin 1943. Général de corps d’armée, né le 2 février 1915 à Paris. Entré dans les F.F.L. à Londres le 25 juin 1940. Il est lieutenant lorsqu’il rejoint le général de Gaulle à Londres, parti du port de la Pallice. Puis il se dirige vers l’Afrique et participe à la libération de Libreville. Il vient ensuite en Syrie au 1° bataillon de Légion Etrangère. Il prend part à toutes les campagnes de la Libération du territoire africain et métropolitian, jusqu’ à la campagne d’Alsace où il se distingue à Ruysfeld au sein de la 1° DFL (division de la France Libre). Grand Croix de la Légion d’honneur, Compagnon de la libération, Médaillé de la Résistance, Croix de Guerre 1939-1945. Décédé le 20 avril 1979, il est enterré au cimetière de Fontaine le Comte.

Commandant Jean-Pierre TULASNE ( armée de l’air). Lors de l’Armistice de 1940, il se trouvait à Rayack en Syrie. Le 5 décembre 1940, il accomplit une évasion parfaite : parti en vol avec 2 équipiers, il feint une panne de moteur et pique dans d’épais nuages. Sa mort fut annoncée alors qu’il avait rejoint avec son avion la Palestine. Déclaré disparu en mer, il eut même droit à une messe ! Ayant rallié les FFL, il devient commandant opérationnel du groupe Alsace puis appartient à l’Etat Major du Général Catroux. Volontaire pour servir sur le front russe avec d’autres pilotes, il est le créateur du groupe Normandie. Le 22 novembre 1942, avec les 62 membres de ce groupe, il rejoint l’aérodrome d’Ivanoud, à 250 km au nord de Moscou. En février 1943, il prend le commandement du groupe Normandie, à Poulpiquer et participe à la grande bataille d’Orel au sud de Moscou. Avec son escadrille qui deviendra Normandie-Niemen, il connaît des victoires qui lui valent « l’immense respect des soviétiques ».  » Il aimait la saveur des défis ». Hélas, le 18 juillet 1943, au retour d’une bataille du ciel, son appareil s’écrase . Il avait 32 ans…

Bernard HARENT, dont le nom a été donné à une place de Montmorillon, appartenait au groupe des SAS franco-britanniques ( il y avait 20 français). Ils s’illustrèrent à l’arrivée des lignes de Rommel, en faisant sauter les avions allemands dans les aérodromes, en semant la terreur dans les installations allemandes ( dépôts d’essence et de munitions…).Un film a raconté leurs exploits. Il participa aux opérations menées à Benghazi et à Gafse en Tunisie. Parachuté sur la Bretagne en juin 1944, pour aider les maquisards encerclés par les Allemands, ce soldat du colonel Bourgoin ( vétéran des raids libyens et « rat du désert ») prit la tête d’une colonne. Mais, alors qu’il avait abattu plusieurs Nazis, et qu’il cherchait à récupérer une mitraillette, il fut abattu par un sniper. Il fut fait Compagnon de la Libération le 29 décembre 1944.

Texte écrit par Roland Barrat