Les combats de la Libération à Civray

Les combats de la Libération de Civray les plus importants ont lieu les 26 et 28 Aout 1944. Ils montrent la mobilisation des maquis du secteur.

LE 26 AOUT : DEUX ACTIONS REUSSIES DES MAQUIS

LE COMBAT DE COMBOSEIZE

Le 26 Aout, une colonne allemande venant de Ruffec est attaquée par le [maquis BAYARD -> art 103] et un groupe du maquis JALLADEAU non loin du carrefour de Comboseize à Civray. Le convoi est composé de 5 voitures, d’un camion tout-terrain armé d’une mitrailleuse,tractant un canon, de deux tracteurs tirant des remorques chargées de munitions et un canon, et de deux camions-citernes d’essence.

Aux environs de 10 heures, le convoi est stoppé, encerclé par les maquis ; un camion-citerne est incendié et l’attaque se termine aux environs de 16h 30.

Cette remarquable attaque n’a causé aucune perte aux maquis, mais du côté allemand, on dénombre : 14 morts, 4 prisonniers , 4 blessés soignés à la clinique de Civray. Une quinzaine d’autres occupants plus ou moins blessésse dispersent dans la nature et les fermes avoisinantes. Tout le matériel non détruit du convoi est récupéré par les maquis.

LE MITRAILLAGE DE ST SAVIOL

Pendant le combat de Comboseize, une autre partie du maquis BAYARD est en position dans la descente des Bourbes sur la route de St Saviol à Civray. La mission consiste à intercepter les unités allemandes dont les trains sont bloqués à la gare de St Saviol du fait des sabotages continuels de la ligne de chemin de fer. Grâce aux informations recueillies par un cheminot, membre du maquis, on apprend que le convoi allemand veut débarquer et remonter sur Poitiers . Sur ordre du colonel BLONDEL, les éléments en débarquement sont mitraillés avec succès. les Allemands se dispersent de tous côtés, plusieurs véhicules sont interceptés et les occupants tués ou faits prisonniers, dont le Major SS commandant le détachement. Mais dans cette opération, le maquis Bayard perd l’un de ses membres : le lorrain GEBEL.

LE 28 AOUT : DES COMBATS PLUS MEURTRIERS DANS CIVRAY

La bataille de Civray se déroule à la suite de l’échec d’une interception d’un important convoi allemand qui remontait par la route, après avoir débarqué des trains du sud. Composée de plus de 600 hommes, la colonne avait déjoué les attaques des [maquis RENARD, BAYARD et JALLADEAU -> art 25]. Un défaut de coordination entre les officiers des maquis et les groupes les contraint au repli, d’autant plus que l’ennemi, renseigné par les rescapés du 26 Août, s’infiltrent dans la campagne environnante et contournent le village de Coudrais.

Devant la menace qui pèse alors sur Civray, la population est invitée à quitter la ville. Les Allemands tirent sur tous ceux qu’ils voient. Vers 20 h , tout Civray est occupé et la fusillade s’arrête. Huit jeunes sont pris en otage et gardés devant la Poste et la Caisse d’Epargne. Le maire est emmené par l’officier allemand et questionné. C’est la visite des blessés allemands à la clinique où ils déclarent être bien soignés, qui évitera les représailles. Les 8 otages sont libérés. Après un cantonnement à Civray et St Pierre, la troupe se dirige sur les Maisons Blanches pour rejoindre Poitiers. Ce sera le dernier passage des troupes d’occupation à Civray.

Bilan de la bataille :

15 morts à Civray, 4 à Saint Gaudent, 4 à Saint Pierre = 23 morts civils et maquisards ( entre 9 et 77 ans) .

Texte et photos de Jacques Rigaud

Sources :
– Jean TARRADE , Maquis D2 BAYARD, p. 163 à 169, 171 à 187
– Gaston RACAUD et Roger PICARD , La Vienne pendant la Seconde Guerre Mondiale, dossiers CRDP, 1979, p. 161 à 163
– Jacques BLANCHARD , Armée Secrète, p. 245 à 248.