Le réseau Résistance-Fer

LE RESEAU RESISTANCE-FER

Texte de Jacques Rigaud, ancien de « Résistance-Fer »

Dès 1942, les Groupes–Francs des réseaux de résistance dirigent leurs actions vers les sabotages des chemins de fer qui sont l’indispensable transporteur des troupes occupantes insuffisamment équipées de camions. Les groupes de Résistances utilisent le concours des cheminots qui sont capables de sabotages multiples sans interventions extérieures.

En mai 1943, sous l’impulsion du Délégué Militaire National Chaban Delmas, il est décidé que les cheminots résistants soient rendus autonomes des différents mouvements de Résistance afin de conserver leur caractère technique spécifique. Ils sont considérés comme « troupes compétentes » pour la densité et la durée des destructions. Les éléments épars sont rassemblés dans les différents services avec leurs propres chefs. C’est la création de Résistance–Fer considéré comme Réseau des Forces Françaises Combattantes qui sera rattaché à la Délégation Générale.

LE PLAN VERT :

Le plan vert a pour but de bloquer par un système de coupures simultanées de voies le transport des divisions allemandes de renfort lors d’un débarquement allié .Ces coupures empêchent ainsi la concentration stratégique des moyens de l’occupant. Ce plan concerne les divers itinéraires importants et tient compte des différentes hypothèses de débarquement pour gêner l’ennemi sans toutefois entraver l’action offensive alliée ni apporter une trop longue perturbation dans la vie nationale.

A partir de juillet 1943, le Plan vert est mis au point et les actions sont intensifiées. Les 4 et 5 juin 1944, la radio de Londres diffuse les messages personnels pour l’application du Plan Vert et toute la Résistance avec les cheminots s’attaque aux voies ferrées, aux ponts, aux machines. Le résultat est incontestable.Les coupures de voies ferrées exécutées par les FFI et les cheminots se conjuguent avec les sabotages techniques sur les plans de transport et les bombardements alliés créant ainsi un inextricable embouteillage. A titre d’exemples, la 276eme division allemande met 22 jours pour couvrir les 650 km de Bayonne au front de Normandie et la 11eme Panzer met 23 jours pour aller de Strasbourg à Caen. Le général Bradley écrit le 6 juin : « l’angle nord-ouest de la France est isolé, le trafic ferré tombé à rien, coup particulièrement sévère pour une armée à court de camions. »

CITATION

Le réseau Résistance-Fer a été cité à l’ordre de l’armée par le général de Gaulle, Président du Gouvernement provisoire et Chef des Armées par décision n°721 du 17 mai 1945 : « Les cheminots résistants regroupés dans « Résistance-Fer » ont lutté pendant toute la durée de l’occupation avec ténacité, courage et discipline, en dépit de tous les risques, pour la cause de la France et de la liberté… »

Texte de Louis-Charles Morillon et Jacques Rigaud