La reprise des activités

Du regroupement du commando Tonkin à l’arrivée du commando Simon.

Détail des opérations
LA REPRISE DE L’ACTIVITE DES S.A.S.

Les rescapés du commando Tonkin s’installent dans les bois au sud-est de l’Isle-Jourdain. Leur nombre est de 26 le 10 juillet 1944.

Dans la nuit du 16 au 17 juillet, ils reçoivent un parachutage de 24 containers au nord-est de Luchapt, ainsi que 24 autres dans la nuit du 17 au 18.
Dans la nuit du 27 au 28, le lieutenant américain, Surrey Dane, est parachuté. C’est un spécialiste dans l’aménagement des terrains d’atterrissage.
Le 29, sabotage de la voie ferrée près de Ceaux-en-Couhé.
Le 30, Tonkin et Dane partent à la recherche d’un terrain d’atterrissage qu’ils trouvent et baptisent du nom de « Bonbon ».
Deux aviateurs américains rejoignent le commando après avoir été soignés dans des fermes, un autre rejoint la base le 4 août.

Le 1er août, Tonkin fait bombarder la caserne des Dunes à Poitiers où sont cantonnés les miliciens ainsi que les unités allemandes de répression situées dans le triangle Aulgond, Chabrac et Etagnac dans le nord de la Charente. Puis, dans la nuit du 2 au 3, à Champagne-Mouton où l’ennemi s’est retiré après le bombardement de la veille.
Cette colonne allemande est chargée de débarrasser la région des F.F.I. et des membres anglais de l’équipe des « Jedburgh Yan » qui les encadre. Un de ses membres est d’ailleurs mort dans le combat de Pleuville (16). Cette colonne sèmera la terreur au Vigeant (40 victimes) après un accrochage avec le maquis et poursuivra sa route le long de la rive gauche de la Vienne jusqu’à Lussac-les-Châteaux et, de là, vers Poitiers, harcelée tout de sa route par les maquis.

Du 2 au 5 août, la base s’installe au sud de Lathus.
Dans la nuit du 2 au 3 août, 8 français du 3ème R.C.P. sont parachutés près de Luchapt dont la capitaine Simon, le lieutenant Lebasson, l’aspirant Liblin, 3 opérateurs radio, …, ainsi que du matériel. Ils rejoignent la base du commando Tonkin à Lathus.
Le 5 août, le capitaine Tonkin, avec son commando et les 8 français, rejoint le terrain « Bonbon » que le lieutenant a aménagé au lieu-dit « Les Agrelets » près d’Haims. Désormais, les avions « Dakota » et « Hudson » vont pouvoir atterrir.
Le 7 août, 2 Hudson débarquent des S.A.S. français du commando Simon et prennent à leur bord le capitaine Tonkin et 16 de ses hommes ainsi que le major Maingard du S.O.E..
Le 10 août, un Dakota amène 8 français du commando Simon et ramène en Angleterre le reste du commando Tonkin ainsi que le lieutenant Dane qui avait organisé le terrain « Bonbon ». Dans l’avion se trouvait également de l’armement lourd à destination du maquis « Bretteval » chargé de la protection du P.C. du colonel Bernard.

Il était convenu que l’opération « Bulbasket » mené par Tonkin serait poursuivit par un autre commando, français celui-là, et composé de parachutistes du 3ème bataillon S.A.S. C’est l’opération « Moses ».

Le 10 août, le commando fait mouvement sur la base « Moïse » au lieu-dit de « l’Age-Boutrie » sur la commune d’Adriers, à 20 km au sud-ouest de Montmorillon.
Le 13 août, le groupe « Vallières », attaque un camion près de Chauvigny tuant 3 Allemands et capturant 5 auxiliaires féminines.
Le 15, le commando se dirige à « Beauvais » à 3 km au nord-est de Chauvigny dans la forêt de Mareuil.
Dans la nuit du 16 au 17, le groupe Vallières fait sauter le pont de chemin de fer au nord d’Ingrandes, tandis que le groupe Durand sabote la ligne au sud de Poitiers et le groupe Decoursau nord.
Le 20 août, le commando s’installe dans la forêt de Pleumartin puis le 25 dans la forêt de La Guerche, au « Rond-du-Chêne ».
Tous les groupes en opération rejoignent le P.C.. De 30, l’effectif du commando passe à 80 hommes.
Un terrain de parachutage est repéré à 250 au nord au lieu-dit « Landes de Maisonneuve », un lieu idéal, grande étendue de terre entourée de bois. Pendant son séjour, le commando recevra 4 parachutages de munitions, d’armes, d’essence et de ravitaillement.

L’activité du commando fut intense.
Le 27 août, sabotage et déraillement à Saint-Ustre. A partir de cette date, la voie ferrée est devenue inutilisable. Le commando attaque aussi les axes routiers ou transmet à la R.A.F. des renseignements qui permettront le mitraillage et le harcèlement des colonnes en retraite.
Le même jour, un convoi allemand est attaqué près du Grand-Pressigny.
Le 28, destruction du pont de Lésigny-sur-Creuse afin de faciliter les attaques de la R.A.F. sur les convois allemands.
Les ponts de Leugny et de La Haye-Descartes sont détruits par les F.F.I. le 30 août.
Le 1er septembre, un convoi allemand est attaqué à Lésigny. 26 Allemands sont tués, un camion, deux mitrailleuses lourdes, deux mortiers et divers véhicules sont détruits.
Le 1er toujours, à Coussay-les-Bois, des cyclistes sont capturés, des véhicules hippomobiles sont attaqués. Une mitrailleuse légère est saisie.
Le 2, le commando intervient contre des véhicules égarés dans la région de Coussay-les-Bois. Trois camions allemands avec des hommes bien armés, des mitrailleuses et des mortiers sont attaqués par les hommes du capitaine Simon. La bataille dure 1h20. 20 Allemands sont tués, 15 sont faits prisonniers. Seul, un opérateur radio, du côté des S.A.S. est sérieusement blessé par 4 balles et des éclats de grenades. Il survivra et habitera par la suite à Châtellerault.
Du 4 au 6 septembre ont lieu des engagements sporadiques.
Le 8, le commando reçoit l’ordre de se diriger sur Issoudun (36) en vue de la reddition de la colonne Elster.

Le bilan du commando s’élève à 80 Allemands tués, 18 faits prisonniers, 12 blessés et 7 voitures ou camions capturés.
Le Quartier Général de la Brigade S.A.S. adressera le massage suivant : Du général de brigade Mac Leod au capitaine Simon : « Félicitations pour vos récents exploits sur le terrain ainsi que pour vos messages qui nous fournissent des renseignements importants pour le commandement suprême allié. Continuez et bonne chance ».

Le commando Simon reçut l’ordre d’escorter la colonne Elster jusqu’à Beaugency où celle-ci remit aux américains son armement.
Le commando ne put ainsi participer aux fêtes de la libération du département.

Par la suite, les commandos du 2ème et 3ème S.A.S. continuèrent la lutte jusqu’à la victoire finale.

De leur création, début 1942, à leur dernière mission en Hollande, le drapeau des unités françaises du S.A.S. a eu l’honneur de recevoir :

la Légion d’Honneur
– la Croix de la Libération
– la Croix de Guerre 1939-1945 avec 7 palmes
ainsi que des décorations belges, hollandaises, anglaises et américaines.

Le drapeau des unités françaises du S.A.S. est le drapeau français le plus décoré de la seconde guerre mondiale.