Bilan du drame de Verrières et de la forêt de Saint-Sauvant

Nombre des tués, des rescapés et jugement des auteurs du crime.

Le bilan est très lourd :

7 maquisards ont été fusillés à La Couarde (Verrières). Le lieutenant anglais, Stephens, blessé, est achevé à coups de crosse par les Allemands devant la population du village qui avait été rassemblée et contrainte d’assister au spectacle.

31 parachutistes S.A.S. anglais ainsi qu’un pilote américain qui les avait rejoint le 1er juillet sont faits prisonniers. Parmi eux, trois blessés sont admis à l’Hôtel-Dieu (OGG, Williams et Pascoe). Ils furent peut-être transférés à Tours après l’audacieuse évasion de « Lagardère » organisée pare les F.F.I.. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés.

Les parachutistes faits prisonniers par le 80ème corps d’armée allemande sont emmenés à la prison de Poitiers puis au château de Curzay-sur-Vonne. Là, ils furent interrogés par la Gestapo sous le commandement du docteur Herold. Des instructions furent alors reçues pour livrer les prisonniers au S.D. (Police Militaire) conformément aux ordres du commandement.
Le docteur Herold, ce qui est à son crédit et ce qui surprit tout le monde, refusa. Le chef d’état-major du corps, le colonel Kostlin avertit Herold des conséquences sérieuses que le refus de se conformer à l’ordre pourrait entraîner mais le docteur Herold maintint fermement sa position. La décision concernant le sort des prisonniers était laissée au commandant du corps, le général Gallenkampf. Le chef d’état-major, le colonel Kostlin reçut l’ordre de les faire fusiller, conformément à l’ordre signé par Hitler en octobre 1942, « de faire fusiller tous les parchutistes alliés, même pris en uniforme ».
Deux jours plus tard, à l’aube, le lieutenant Crisp, 29 de ses hommes et le pilote américain sont emmenés en camion de Poitiers au lieu d’exécution : le « bois de Guron » dans la forêt de Saint-Sauvant.
Là, le représentant du corps, le capitaine Schoning, déclara au lieutenant Crisp que lui et ses hommes allaient être fusillés sur ordre de Hitler. Schoning ajouta qu’il avait honte de porter l’uniforme allemand. Il resta jusqu’à la fin de l’exécution, ramena les bracelets d’identification des prisonniers et fit un rapport à la Croix Rouge selon lequel ils avaient été tués au combat.
L’endroit où ils avaient été enterrés ne fut découvert qu’au mois de décembre 1944 par des chasseurs, sur le territoire de la commune de Rom (Deux-Sèvres).

Les auteurs de ce crime n’échappèrent pas au châtiment et passèrent devant un tribunal militaire britannique à Wuppertal en mars 1947. Gallenkampf est condamné à l’emprisonnement à vie, Schoning à 5 ans de prison.

Les rescapés :

Le capitaine Tonkin et 13 hommes qui réussirent à rompre l’encerclement
– 1 jeep et 4 hommes en forêt de la Braconne
– 1 jeep et 4 hommes partis vers Châteauroux
– l’équipe « Phantom » à Azat-le-Ris (87)

Le regroupement des rescapés eut lieu le 4 juillet en forêt de Gouex et ils reprirent la lutte sous le commandement de Tonkin.