Arrivée des S.A.S. dans la Vienne
Date et but de leur arrivée dans notre département
Le S.O.E. (Secrete Operation Executive), organisation anglaise chargée des opérations extérieures, s’implante dans la Vienne en 1942 et organise des réseaux de renseignement d’évasion pour les aviateurs alliés abattus au-dessus de la France.
Jusqu’au 11 novembre 1942, jour où les Allemands envahirent la zone libre en représailles à l’invasion alliée en Afrique du Nord, le département était coupé en deux par la ligne de démarcation. De multiples réseaux de passage de la zone occupée en zone libre existaient afin d’aider, en plus des aviateurs alliés, les personnes persécutées par le régime de Vichy et les Allemands : juifs, communistes, …
En 1943, le major Maingard, « Samuel » , est parachuté dans l’Indre. Ce dernier, originaire de l’île Maurice, appartenant au S.O.E., assure l’armement des maquis de l’Indre, se voit affecter comme zone d’action la Vienne, la Haute-Vienne et le nord de la Charente.
En juin 1944, le capitaine Tonkin du 1er régiment S.A.S. britannique est chargé de l’opération « Bulbasket » qui a pour mission de :
– retarder par tous les moyens l’envoi d’unités allemandes vers la Normandie
– localiser et détruire les dépôts d’essence et de munitions de l’ennemi
L’opération confiée au capitaine Tonkin s’étendait sur une vaste région comprise entre les voies ferrées Limoges-Vierzon et Bordeaux-Tours. Le but essentiel était le harcèlement et l’action sur les voies de communication (routes, voies ferrées, ouvrages d’art) en vue de paralyser ou de ralentir les transports de l’ennemi. L’effectif réduit permettait d’échapper aux poursuites et de se fondre plus facilement dans la nature. Leur action était tactique mais surtout psychologique, l’ennemi ne sachant jamais l’effectif exact qu’il avait en face de lui le surestimait souvent. Le commando opérait suivant la tactique S.A.S. par groupe de 4 hommes partant de nuit parfois accompagnés d’un français mis à la disposition du groupe par le colonel « Bernard » qui les guidait, connaissant parfaitement la région et facilitant leurs rapports avec la population puisque très peu d’entre eux ne parlaient français.
L’arrivée des parachutistes laissa une forte impression sur ceux qui les accompagnèrent soit comme guide soit comme interprète. Ils apparurent comme des gens parfaitement entraînés aussi bien physiquement qu’à la forme de guerre qu’ils devaient mener, prenant d’infinies précautions pour éviter que l’on repérât des traces de leur passage. Tout devait être enterré, les parachutes, les boîtes de conserves, les mégots. C’était de leur entraînement extrêmement sévère suivi en Angleterre.
Le colonel « Bernard » mit à la disposition du commando le lieutenant « Maurice » (Dieudonné) et dix hommes du maquis « Amilcar » qui avaient guidé le capitaine Tonkin depuis son lieu de parachutage ainsi que deux camions à gazogène et une voiture. Le ravitaillement se faisait par parachutage. Les liaisons radios étaient assurées par un nombre important de postes portatifs, émettant sur une fréquence déterminée et par un code secret, distinct de celui du S.O.E.. Une station spéciale était à l’écoute permanente en Angleterre de tous les groupes S.A.S. en opération en France.