Le camp d’internement de Rouillé

Le camp d’internement administratif de Rouillé fut ouvert le 6 septembre 1941, sous la dénomination de « centre de séjour surveillé » afin de recevoir quatre catégories de prisonniers : des « politiques », des « droit commun », des « trafiquants » du marché noir et des « indésirables » étrangers (Espagnols, Russes, Arméniens, Italiens, Portugais,…).

Plaque souvenir du camp de Rouillé

Il était composé d’une quinzaine de baraques en bois, sur une surface de 1,5 ha, entouré d’une double rangée de fils barbelés entre lesquels couraient des entrelacs de ronces, le tout dominé par deux miradors qui permettaient la surveillance.
Les conditions matérielles et sanitaires y sont tout à fait déplorables, la nourriture presque exclusivement végétarienne : carottes à vache, rutabagas et topinambours.
L’effectif total fut très variable : cent quarante-neuf détenus à l’ouverture avec un maximum de six cent cinquante-quatre en septembre 1942, et trois cent soixante-dix-neuf avant l’attaque des FTP (Francs Tireurs et Patriotes) dans la nuit du 11 au 12 juin 1944 pour la libération du camp.
A ce moment, quarante-sept détenus rejoignirent les maquis voisins.
Sœur Cherer, assistante sociale, Raymond Picard, commerçant à Lusignan qui lui servait de chauffeur, Georges Debiais, marchand de grains à Saint-Sauvant, le Docteur Cheminée de Rouillé, médecin du camp, Camille Lombard, photographe, et plusieurs autres anonymes introduisirent clandestinement nourriture, vêtements et médicaments et parvinrent à faire évader de nombreux internés.
Les 9 premiers otages exécutés dans le département, à Biard, viennent de ce camp : jeunes communistes âgés de vingt à trente ans, ils sont pris par la Feldgendarmerie les 7 mars et 30 avril 1942 et fusillés.