Catégorie lycées, devoirs individuels, 2ème prix départemental 2007

Sujet n°2 : L’esclavage concentrationnaire, un rouage central de la machine de guerre nazie.
Travail de Sofiane CORREA DE SA (Lycée privé « les Feuillants » – Poitiers

Partie 1

1- La « S.S. » développa la conception d’un travail dur qui devait pousser les capacités physiques des détenus dans leurs derniers retranchements. En 1942, l’Allemagne nazie subit plusieurs défaites, la Wehrmacht n’a pas réussi à occuper l’URSS et perd une très grande quantité d’hommes sur les fronts russes. Pour combler ce gouffre militaire, des hommes sont réquisitionnés dans les ouvriers allemands pour partir sur les fronts russes, laissant ainsi les usines sans ouvriers. Désormais les détenus des camps de concentration sont réquisitionnés pour remplacer les ouvriers manquant dans les usines. Hitler accepte même d’ »épargner » des juifs de l’extermination systématique pour les faire travailler. Les juifs sont à ce stade sélectionnés par les « S.S. » pour le travail. Les nazis firent différents clichés du travail des détenus, ces clichés servirent à faire de la propagande au service du régime hitlérien qui était désireux de faire des démonstrations de sa puissance, mais ils cherchent aussi à éduquer les détenus selon les principes nazis. Enfin les nazis se gardèrent bien de montrer au grand public les clichés de tortures des « S.S. » sur les détenus.

2- Les tâches que les détenus devaient effectuer étaient aussi diverses qu’épuisantes pour des détenus déjà sous-alimentés. Parmi les tâches dont les détenus devaient s’acquitter, il y avait notamment la construction de routes autour des camps, le transport de matériaux très lourds, la fabrication d’armes, d’avions et de véhicules pour la Wehrmacht, assainissement des zones marécageuses… Généralement les détenus valides étaient affectés à des « Kommandos » de travail après sélection. Les « Kommandos » de travail extérieur au camp devaient effectuer un long trajet jusqu’au lieu de travail, ces marches étaient de véritables épreuves pour les détenus déjà faibles. Sur le lieu de travail, les détenus ne disposaient d’aucune protection, ils étaient donc exposés à la toxicité des produits chimiques qu’ils manipulaient à mains nues et aux mutilations causées par les machines de travail.

3- L’implication des camps de concentration dans l’économie de guerre a eu des conséquences sur le sort des déportés. Oswald Pohl, maître de l’administration économique des camps de concentration en vint même à demander aux « S.S. » qui dirigeaient les camps de préserver les déportés qui mouraient trop rapidement. Les « S.S. » avaient calculé le temps de service qu’un déporté valide pouvait accomplir en le poussant dans ses dernières limites physiques. Cette mort arrivait rapidement car très largement aidée par les conditions abominables dans lesquelles les « S.S. » faisaient travailler les détenus.

4- Les déportés ont perçu le travail forcé dans les camps de cocentration comme une humiliation. Les « S.S. » voulaient en effet détruire lentement les détenus moralement afin de les faire souffrir le plus possible. Cette destruction commençait par l’enlèvement de l’identité du déporté au profit d’un matricule, puis continuait par l’enlèvement de la dignité des détenus de sorte que les détenus ne voulaient même plus vivre dans de nombreux cas.

Partie 2
Paragraphe argumenté
1942, la Wehrmacht subit plusieurs défaites. Le projet de « guerre éclair » de Hitler s’enlise. Les ouvriers allemands partent sur le front laissant derrière eux des usines inoccupées. La main-d’œuvre des camps de concentration apparaît alors profitable d’autant qu’elle est peu coûteuse. L’esclavage concentrationnaire devient alors un rouage central de la machine de guerre nazie.

C’est la première fois, vers 1938, que la main-d’œuvre disponible dans les camps de concentration est apparue comme profitable et déjà certaines usines, comme la DEST, commencent à exploiter. Mais l’exploitation massive des détenus des camps fut mise en place plus tard, en1942, quand la Wehrmacht subissait ses premières défaites. Les détenus furent alors exploités dans les usines allemandes pour remplacer les ouvriers partis sur le front. Généralement les usines s’implantaient à l’extérieur du camp, ce qui forçait les détenus, déjà faibles, à marcher jusqu’au lieu de travail. Hitler consentit même, en 1942, à ce qu’une partie des juifs soient exploités alors que dans le cadre du programme « Nacht und Nebel » ils étaient voués à l’extermination.

Des sélections impitoyables eurent alors lieu, elles étaient régulières car les « S.S. »renouvelaient souvent la main-d’œuvre esclavagiste. De nombreuses entreprises bénéficièrent de cette main-d’œuvre, la DEST, IG Farben mais aussi des entreprises toujours existantes comme par exemple BMW, Mercedes-Benz, Siemens…Portant la WVHA n’obtient pas le résultat espéré car la main-d’œuvre mourait et de plus en plus rapidement tandis que parallèlement les conditions de vie dans les camps se dégradaient. Cela était en fait entièrement du à la conception élitiste de la « S.S. » si bien que Oswald Pohl, dirigeant de la WVHA, demanda à ce que les détenus soient un peu plus ménagés. Les conditions s’améliorèrent puis rechutèrent rapidement et devinrent pires qu’avant la demande de Pohl. Non seulement les détenus ne bénéficiaient d’aucune protection de travail, mais ils étaient en plus victimes des jeux sadiques des « S.S. » qui cherchaient une distraction. Finalement les détenus mouraient de plus en plus vite et ne pouvaient donc pas être utilisés dans les usines.

Lors des différents procès, il fut demandé aux industriels si ils avaient connaissance de cette exploitation et peu d’entre eux répondirent qu’ils le savaient. Car le savoir, savoir de telles atrocités…, c’est participer activement aux crimes de l’état nazi et en tirer profit.

Note de VRID

WVHA : Wirtschafts-Verwaltungshauptamt (Office principal de gestion économique de la « S.S. ».