Catégorie lycées, devoirs individuels, 1er prix départemental 2007

Sujet n°1 : Les fonctions du travail dans l’univers concentrationnaire nazi. En quoi les déportés furent-ils « des hommes à détruire, mais de façon rentable » ?
Travail de Mathieu ISSARTEL( Lycée Camille Guérin – Poitiers )

C’est en 1933 que naquit le système concentrationnaire. Créés dans le but d’exterminer et d’exploiter les ennemis du nazisme, de nombreux camps ont fait l’objet d’une étroite collaboration avec des entreprises « S.S ». Ces dernières avaient pour objectif d’employer une main-d’œuvre peu onéreuse dans le but de faire progresser la machine de guerre allemande. Le travail forcé connut son ampleur aux alentours de 1944. Malgré ce que l’on croit, les nazis ne se contentaient pas de tuer mais d’exploiter l’Etre jusqu’à ce que mort s’en suive. Certes, il existe quelques exceptions selon le métier exercé mais il était courant de périr au travail.

La hiérarchie dans les camps était la suivante : le commandant dirigeait l’ensemble des infrastructures et avait tous pouvoirs, les S.S. protégeaient le camp et organisaient le travail, les « kapos »(détenus de droit commun triés sur le volet) supervisaient le bon déroulement des opérations. Les détenus étaient regroupés en « Kommandos » de travail. Ces derniers travaillent dans des industries « S.S. » proches des camps. Les nazis étaient impitoyables vis-à-vis des prisonniers, ce qui causait de grosses pertes. Les « S.S. » devaient payer 0,30 mark par jour et par détenu à partir de 1939. Les camps sont surveillés par la « WVHA » à partir de 1942. Une année auparavant est instauré « l’Arbeiteinsatz », organisme chargé de recenser et de tenir à jour les forces de travail.

Les travaux étaient effectués par les différents « Kommandos ». Ils se déroulaient dans des entreprises  » S.S. » officielles. Celles-ci diverses et variées. De nombreux camps de concentration ont été installés près de sources minières comme Mauthausen et Natzweiler. De cette manière, les « S.S. » bénéficiaient d’une main-d’œuvre à proximité. En 1940, les « S.S. » créent la  » Texled Gambtt »( cuirs et textile ). Ce type d’entreprise s’installe dans des camps sous forme d’ateliers. On pouvait remarquer un atelier « Siemens » dans le camp de Ravensbrück. De nombreux « Kommandos » étaient employés dans des entreprises de terrassement à Auschwitz. Dans les camps d’extermination, certains « Kommandos » avaient la tâche de récupérer les corps dans les chambres à gaz. En échange de leur silence, ils étaient mieux nourris et logés que les autres. Aussi ces équipes étaient renouvelées tous les mois. Dans le camp de Ravensbrück, les médecins « S.S. » se livraient à des expériences sur des cobayes humains pour le compte d’entreprises pharmaceutiques. Vers la fin de la guerre,de nombreux « Kommandos » durent travailler pour l’élaboration des « V2 », roquettes allemandes redoutables. Aussi certaines entreprises chimiques eurent recours à cette main-d’œuvre (usine de caoutchouc artificiel près d’Auschwitz).

C’est en 1933 que furent instaurés les premiers camps de concentration. Quatre années plus tard, Hitler ordonne la mise en place du travail forcé dans les camps. Les premières sélections furent appliquées en avril 1942. A partir de cette époque, les nazis séparaient les personnes valides de celles qui ne pouvaient pas travailler. Ces dernières étaient discrètement envoyées dans les chambres à gaz. Les survivants étaient assignés aux fameux « Kommandos ». Selon leur profession dans le civil, ils pouvaient très bien travailler en tant que cordonnier ou terrassier. Le but premier de ces camps était de tuer par le travail. Voilà pourquoi les prisonniers étaient sous-alimentés (un peu de soupe) et vivaient dans des conditions d’hygiène déplorables. Les risques d’ incuber le typhus ou la dysenterie étaient extrêmement importants. Il n’était pas rare que les prisonniers

soient torturés par les nazis. Ceux qui ne remplissaient pas leur quota étaient battus. Malgré tous les mauvais traitements que leur infligeait les « S.S. », les détenus étaient d’une valeur importante aux yeux de l’économie allemande. En effet, le coût de cette main d’œuvre étant minime (0,30 mark par jour et par détenu), le travail fourni garantissait aux grandes entreprises allemandes comme « BMW » ou « Siemens » de grands bénéfices. Les déportés qui s’occupaient de la construction des « V2 » allemands étaient précieux. Ces derniers occupaient des postes tellement importants, car secrets, qu’ils leurs étaient salutaire. Mais pas tous les détenus n’avaient cette chance ; ceux qui étaient envoyés dans les « Kommandos » de terrassement étaient souvent condamnés.

Les camps de concentration ont été très présents dans l’Allemagne nazie. De grandes sociétés encore actuelles se sont développées pendant la guerre grâce à la main d’œuvre des camps. Les conditions de vie étaient déplorables et beaucoup sont morts à cause du travail forcé. Meurtris jusqu’au bout, les prisonniers demeuraient impuissants face à la tyrannie nazie. C’était faire preuve d’héroïsme que de survivre aux camps de concentration.

L’esclavage des déportés a rentabilisé la destruction de ceux-ci. Voilà pourquoi encore aujourd’hui, il est nécessaire de se souvenir de ce qu’a été une des périodes les plus obscures de notre histoire, à savoir la Seconde Guerre Mondiale.