Catégorie collèges, devoirs individuels, 1er prix départemental 2007

Sujet n°1 : COMPOSITION HISTORIQUE Sujet du devoir : A partir de vos connaissances et de ce témoignage (celui de Mme Renée Moreau), vous décrirez les différentes formes et conditions de travail dans l’univers concentrationnaire nazi.
Travail de Théo PETIT (Collège Jean Monnet – Lusignan (86)

Dans les premiers camps de concentration, le travail sert à « redresser l’individu ». Il est souvent inutile (déplacer des tas de pierres d’un endroit à un autre, par exemple), mais toujours fatigant. Le travail n’est pas planifié.

Tout change en 1942, avec le passage à la « guerre totale ». L’économie allemande souffre de la mobilisation générale qui la prive de main-d’œuvre. Les nazis instaurent donc le STO, mais cela ne suffit pas. Ils décident donc d’utiliser les déportés comme main-d’œuvre et créent le WVHA (Office principal économique et administratif S.S.). Il est dirigé par O. PHOL qui est lui-même en collaboration avec A. SPEER le ministre de l’économie.

Dès lors, les détenus, appelés « Stück » (morceau), étaient loués 3 à 6 marks par jour. Etant donné qu’un déporté coûte 0,30 mark par jour pour l’entretien, la « S.S. » fait donc d’immenses bénéfices.

Le travail concentrationnaire avait trois formes :

– il y avait les entreprises « S.S. » (comme la carrière de Mauthausen), directement dans les camps en général.

– il y avait aussi des entreprises privées qui s’installaient dans un ou à côté des camps. Les détenus s’y rendaient à pied ou en véhicule.

– enfin, pour les usines trop éloignées des camps, on créait des « Kommandos ». Des groupes de travailleurs qui ne revenaient pas au camp principal. Les conditions de vies dans ces groupes étaient souvent meilleures.

– à cela on peut ajouter les travaux liés au fonctionnement du camp et aux chambres à gaz.

La journée de travail commençait ainsi : après les interminables appels, les détenus étaient répartis en escouades et envoyés sur leur lieu de travail. On peut classer les tâches en plusieurs catégories :

– les travaux « privilégiés », réservés à ceux qui avaient des compétences spéciales (médecins, ingénieurs…).

– les travaux meurtriers (carrière, mine, Dora…), où la mortalité était très élevée.

– les travaux d’usine, pénibles à cause de la durée du travail (pas de limite).

– les travaux liés à l’extermination (Sonderkommandos), peu éprouvant physiquement mais qui perturbaient mentalement. Ces escouades étaient fréquemment exécutées.

– les travaux du camp.
Le travail était éprouvant, les rations alimentaires insuffisantes et la moindre faiblesse punie. Hommes et femmes accomplissaient les mêmes travaux.

Les détenus qui travaillent sont, depuis 1942, essentiellement des résistants, des prisonniers politiques et des juifs et des slaves qui n’avaient pas été envoyés dans les camps d’extermination. Ils étaient encadrés par des « Kapos » qui étaient généralement des détenus de droit commun.

Notre témoin parle de marché commercialisé d’esclaves car les conditions de vie des déportés ressemblent à de l’esclavage. En effet, ils sont comptés comme du bétail et représentés par un numéro. Ils n’ont aucun droit, sont obligés de travailler et ne sont pas rémunérés. Ils peuvent mourir au travail ou sous les coups d’un « Kapo », personne ne s’en occupera.

Mais les faire travailler n’a pas que des avantages pour les nazis. Le travail accompli est de mauvaise qualité du fait de manque de qualification, la forte mortalité pose problème et, malgré les sévères sanctions (mort par pendaison), le sabotage reste fréquent. De même, il y a parfois des révoltes, comme celle des « Sonderkommandos » d’Auschwitz qui, grâce à de la poudre fournie par des détenus travaillant sur les armes, ont réussi à faire exploser le crématoire. Certains groupes avaient aussi réussi à infiltrer les rangs des « Kapos » et aidaient les nouveaux arrivants (par exemple en leur indiquant quels métiers ils devaient indiquer faire pour aller dans les escouades les moins dures).

Malgré ces incidents, beaucoup d’entreprises profitèrent de ce système. Parmi elles, IG Farben (chimie), BMW et Wolkswagen (automobile), Siemens (électricité).

Note de VRID
STO : Service du Travail Obligatoire

S.S. : Schutzstaffel