3 septembre 2009
La ligne de démarcation a changé le comportement des Français. C’est ainsi que les frontaliers de la zone occupée, pour améliorer le régime de restrictions mis en place par l’occupant, passaient en « zone nono » pour se ravitailler. Cette zone non occupée, symbole de liberté, était également le passage obligé de ceux qui voulaient s’affranchir des nouvelles lois de « l’occupation », résistants, prisonniers évadés, aviateurs alliés abattus ou juifs qui voulaient fuir la persécution. Devant les difficultés croissantes pour obtenir un laissez-passer, un « ausweiss », le passage clandestin de la ligne s’organisa et prit peu à peu une ampleur importante. Aussi le 29 avril 1941 parut au journal officiel une ordonnance du Militarbefelhshaber in Frankreich durcissant les modalités de passage et punissant les contrevenants de travaux forcés. Le rôle des passeurs devint alors primordial mais dangereux. Certains ne se firent jamais connaître alliant ainsi l’humilité à leur courage car ils risquaient leur vie au cours des passages, voire la déportation, en cas de dénonciation.